Newsletter Juillet 2017

Le millésime 2016 est annoncé comme « historique », et la campagne de ventes des Bordeaux 2016 en primeurs s’est achevée au mois de Juin peu après Vinexpo, dans une ambiance « mitigée ».

Le millésime 2016 est annoncé comme « historique », et la campagne de ventes des Bordeaux 2016 en primeurs s’est achevée au mois de Juin peu après Vinexpo, dans une ambiance que nous qualifierons de mitigée.  Cette première lettre d’information est l’occasion de décrire ce qu’il faudra retenir de cette campagne, avant de rappeler les grandes lignes de l’évolution du marché et de votre investissement. 

1- Bilan du Premier Semestre : 

• La campagne « Primeurs 2016 » à Bordeaux : 

Il n’y avait aucun doute sur le fait que 2016 était une très grande année, et la demande potentielle était en relation avec cette image, mais sans excès cependant. En effet, si les notes attribuées et les commentaires de spécialistes alimentaient un réel désir d’achat, le plus fort depuis 2010, la méfiance restait de mise chez des acheteurs désormais habitués aux dérapages des grandes propriétés bordelaises au moment de fixer les prix de sortie de leurs vins. L’histoire récente prouve que ceux-ci sont trop souvent en décalage avec les prix observés sur le marché secondaire pour des millésimes de qualité comparable. 

Le début de la campagne était donc attendu avec impatience, afin de mieux « lire » la tendance ! 

Les premières lignes de cette lecture furent très encourageantes avec, en particulier, la sortie de Cos d’Estournel, l’un des deux plus grands vins de l’appellation Saint-Estèphe (avec le château Montrose), au même prix que 2015 et en-deçà des niveaux de prix observés sur le marché pour ses meilleurs millésimes. Cette tendance favorable s’est confirmée lors de la sortie de son voisin, le Château Montrose. Certes, les volumes proposés restaient faibles pour un millésime pourtant généreux, mais il ne fallait pas trop en demander … 

Hélas, une fois encore, la machine s’est vite enrayée ! 

Tout d’abord, un épisode de gel sérieux à la fin Avril, peu après le début de la campagne, qui a fortement limité les espoirs de rendement du prochain millésime, a bloqué le rythme des sorties pendant plusieurs jours. Les professionnels pouvaient déjà imaginer la suite … Le gel ne viendrait-il pas apporter un nouveau prétexte à ceux qui s’apprêtaient à limiter la hausse de leur tarif à contre coeur ? 

Pour cette raison ou pour une autre, peu à peu, les sorties s’enchaînaient à nouveau à des niveaux de prix en croissance régulière. Une semaine à +10% de moyenne laissait la place à la suivante à +15%, puis rapidement +20%, et ainsi de suite jusqu’à dépasser +50% de hausse pour certains grands crus sortis tardivement. En moyenne, le millésime est sorti presque 20% plus cher que 2015, ce qui veut dire presque 40% de plus pour les britanniques, gros acteurs des campagnes primeurs… 

La conséquence est que cette campagne primeurs a très bien fonctionné pour une trentaine de vins, sortis à des niveaux de prix raisonnables … mais en quantité volontairement réduite, tandis que la plupart des autres ne se sont pas très bien vendus. 

Le diagramme ci-dessous compare les prix de sortie de quelques vins prestigieux avec les prix observés sur le marché pour des millésimes comparables. 2 

Les sorties précoces de Cos d’Estournel et Montrose les ont placés dans le peloton de tête des bonnes affaires, tandis que des vins sortis plus tardivement comme Léoville Las Cases ou Pontet Canet s’affichent à des niveaux plus élevés que prévu, et sont donc plus difficiles à vendre. 

En effet, il n’est pas simple d’expliquer de tels écarts dans les politiques de prix, et le gel n’est d’aucun secours en la matière puisque, en dehors du Château Figeac à Saint-Emilion, aucun des grands domaines n’a réellement été touché ! 

• Le gel et ses (véritables) conséquences : 

La carte ci-dessous nous montre les zones qui ont été fortement touchées en noir, celles qui l’ont été à plus de 50% en brun, celles qui l’ont été assez peu en gris, et celles qui ne l’ont pas été en vert. 

On voit ainsi que le Nord du Médoc et les appellations Saint-Julien, Pauillac et Saint-Estèphe n’ont absolument pas été touchés, et que le volume de production espéré pour le millésime 2017 n’a pas diminué. 

Plus au Sud, Margaux, Pessac et Léognan s’en sortent assez bien, surtout sur les grands terroirs, presque totalement épargnés. 

C’est un peu plus compliqué à l’Est où les rives de la Dordogne et les Côtes de Bordeaux plus au Nord ont été totalement dévastées. La partie Sud de Saint-Emilion a beaucoup souffert, mais les plus grands terroirs sont plus concentrés au Nord, sur le plateau proche de Pomerol. Finalement, peu de grands noms ont été sérieusement touchés, à l’exception du Château Figeac. 

2- Observations du Marché des grands vins : 

Les vins de Bordeaux n’ont peut-être pas profité de la lumière des primeurs et de Vinexpo autant qu’ils auraient pu le faire, mais ils n’ont manifestement pas été sanctionnés pour autant. Sur le Liv-ex, leur part reste largement dominante dans les transactions avec près de 72% des échanges en Juin et une moyenne de 75% sur les deux dernières semaines (cf. tableau ci-dessous). 

Les variations du marché sur le premier semestre 2017 restent positives, mais toujours mesurées, avec une hausse de 3.3% de l’indice « phare », le Liv-Ex 100, calculé en Sterling. Recalculé en Euro, sa variation ne serait que de +0.4% (cf. tableau ci-dessous). 

Dans ce contexte, votre stock de vin était valorisé au 30 Juin à 204 319 € (+2.16% par rapport au montant investi). 

HL

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