Cette nouvelle lettre d’information ne peut évidemment pas faire abstraction de la situation exceptionnelle dans laquelle le monde se trouve depuis le début de la pandémie de Covid-19, née dans la province du Hubei en Chine en décembre dernier.

Les échanges sur le marché des grands vins avaient souffert de la baisse de la croissance en Chine, de la crise politique à Hong-Kong, de la hausse des taxes aux Etats-Unis et des incertitudes sur le Brexit.

Aujourd’hui, c’est l’ensemble de l’économie mondiale qui vacille, mais les réactions de soutien de la plupart des gouvernements et banques centrales semblent pouvoir limiter les dégâts… C’est en tout cas ce que tout le monde espère.

 1- La situation sanitaire :

Vous la connaissez bien et nous n’allons pas nous étendre sur un sujet que nous ne maîtrisons pas réellement. La pandémie qui aurait donc démarré à Wuhan en décembre 2019 serait maintenant mieux maîtrisée en Chine où l’activité reprendrait très progressivement. D’autres pays asiatiques rapidement menacés comme la Corée du Sud, Taïwan ou Singapour observeraient également une amélioration, mais la pandémie semble progresser vite en Europe et aux Etats-Unis, et probablement déjà en Afrique et en Amérique du Sud sans qu’il soit possible d’anticiper sérieusement son pic à l’heure où nous écrivons ces lignes (cf. graphe Bloomberg ci-dessous).

Dans la plupart des pays concernés, l’heure paraît être au confinement plus ou moins strict et près de la moitié de la population mondiale serait désormais soumis à une quarantaine dont la durée reste indéterminée. Quoiqu’il en soit, dans un contexte inédit à l’issue incertaine, toutes les prévisions de croissance économique sont fortement revues à la baisse.

2- Les marchés financiers vs les grands vins :

En attendant de pouvoir en mesurer l’impact réel dans le monde, on peut déjà observer la situation en Chine, avec un indice de confiance des ménages plus bas que lors de la crise de 2008, une consommation en recul de 20% et une production industrielle de 13%. La croissance chinoise va continuer à baisser et pourrait naviguer entre 3 et 4% en 2020… Il faudrait alors remonter jusqu’en 1976 pour y trouver une croissance plus faible.

Dans le reste du monde, nombreux sont les pays qui évoquent même une récession, tandis que L’INSEE évoquait prudemment une perte d’activité temporaire de l’ordre de 30%, tous secteurs confondus. La France n’échappera donc pas à la purge avec une croissance prévue initialement à +1.3% qui devrait passer finalement en territoire négatif, et la croissance mondiale pourrait tomber à +0,5% seulement, contre un potentiel d’environ +3%.

Dans un contexte particulièrement anxiogène, rythmé par des informations focalisées sur la progression du nombre de morts et sur le manque de masques pour se protéger, le CAC40 est passé en à peine un mois de 6111 points à … 3755 le 18 mars, soit une chute historique de presque 40% !

Et que dire de la bourse de Milan … ?

Fort heureusement, les leçons de la crise de 2008 ont été retenues et la réponse des banques centrales et des gouvernements a été immédiate et de grande ampleur.

Ces mesures radicales ont alors permis d’observer un rebond très sensible dans les jours qui ont suivi, et le CAC40 est remonté depuis à plus de 4200 points.

Mais de tels rebonds ne sont pas rares en période de crise, et ils sont parfois suivis d’une nouvelle chute proportionnelle à la gravité de la situation conjoncturelle… Or de nombreuses incertitudes demeurent, tant sur le plan sanitaire que sur le plan économique.